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Aménagements des espaces extérieurs de la maison centrale de Poissy

LIEU : poissy 78
DATE : juin 2011- juin 2013
MISSION : Réaménagement des cours de promenades de la maison centrale de poissy, conception, réalisation, animation d’ateliers et de chantiers participatifs
SURFACE : 5 000 m2
COÛT : 45 000 euros travaux + honoraires
MAÎTRISE D’OUVRAGE : le SPIP des yvelines, l’ENSP, la maison centrale, le musée du Louvre
ÉQUIPE DE MAÎTRISE D’OEUVRE : paysagiste mandataire : ZEPPELIN cotraitant : Nils Audinet – François Moulin arboriculteur

Projet fondateur, le premier, certainement celui qu’on n’oubliera jamais, parce que la commande a été réécrite en permanence, le programme composé avec un groupe de 12 détenus et les chantiers réalisés par plus de 80 détenus pendant 2 ans de présence régulière.


"Premier voyage à Poissy. Centre pénitentiaire. Première visite en prison. Premier contact avec l'équipe. Pour le premier contact avec les détenus tout reste à faire."

LA COMMANDE
Émanant en premier lieu du Service de Pénitentiaire de Probation et d’Insertion, elle part d’un simple constat : un petit groupe de détenus a commencé à jardiner avec des fourchettes sur une bande de terre de 2m50/10 m.
Dès la 1ère visite, nous avons accepté d’intervenir sous conditions ; le potager à créer et à encadrer mais tout reste à faire : 5 000 m² de tout venant à nu ou recouvert d’un enrobé en fin de vie, 3 arbres, 5 bancs sous 10m de muraille, 200 détenus.


"A l'intérieur la petite communauté fait tout pour reproduire les modes de comportements courant de l'extérieur. Il faut se sentir à l'intérieur comme si tout était normal, comme si, circonscrit dans un espace limité et limitatif, les êtres humains pouvaient continuer à reproduire le même mode de vie. "


Quelle place a le vivant? Comment peut-on percevoir les saisons synonymes du temps qui passe ? Quels usages permet cet espace ? 3 commandes différentes ont vu le jour :

Notre commande : ouvrir le sol et donner place au vivant, créer du mobilier, amener une strate arborée pour créer ombre et saisonnalité, investir l’espace par la culture vivrière et ornementale, sortir le projet des murs de la prison, partager des notions de paysage et de conception d’espace.
La commande sociale du SPIP : amener une plus-value alimentaire, former et accompagner au jardinage, accompagner à la réinsertion par un certificat attribué par l’ENSP.
La commande contrainte liée au milieu carcéral : investir un lieu insalubre, minimiser les entrants/les sortants et les déplacements, rendre autonome le jardin.



La cour 5 est l’espace à investir d’urgence. Insalubre, inutilisée, aride, elle est pourtant à la jonction entre le bâtiment des cellules et la cour principale déjà trop investie (lieu de promenade, de sport, de jeux et de potager).
Transformée en jardin, elle permet dorénavant, d’attendre l’ouverture des cellules sur un vaste mobilier en bois, de profiter des pelouses à l’ombre des érables, de cueillir ses fruits, de débattre devant la nudité des 2 moulages du Louvre.



UN PROJET PROPICE A « L’HUMANITUDE » (Lucien Kroll, 2014)
Venant parfois toutes les semaines, cette approche sous forme d’atelier de 4H nous a lié au groupe mais aussi à l’intégralité des personnes détenues. C’est avec eux que nous avons appris à connaître le fonctionnement des lieux, que nous avons compris la bienséance, la promiscuité (les espaces sont très grands mais chacun a besoin de s’isoler pour ne pas être entendu ou vu par l’autre), la nécessité des espaces défouloirs (900m² d’enrobé intouchable comme espace de promenade), le communautarisme spatial (une cour est appelée « la cour des violeurs »), le besoin de privatiser son potager lorsqu’on a été dépossédé de tout (les détenus n’ont jamais accepté une gestion de jardin partagé mais plutôt celle d’un jardinage par petits groupes solidaires).